Chirurgie de la maladie des tendons de l'épaule

Définition

Maladie des tendons de l'épaule
Maladie des tendons de l'épaule

La maladie des tendons de l’épaule est causée par un problème mécanique entre les tendons de la coiffe et l’acromion (une structure osseuse de l’omoplate).

 

L’origine des troubles :

 

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles cette pathologie se manifeste : par exemple, le patient est touché par l’arthrose réduisant l’espace dans lequel s’insèrent les tendons. Une autre des raisons est que l’acromion présente une forme de bec osseux. Enfin les mouvements répétés peuvent conduire à cette pathologie. Qu’il s’agisse de travaux de peinture, de maçonnerie ou tout autre acte de la vie quotidienne répété de façon trop importante.

 

Les conséquences des troubles :

 

Les tendons vont subir une inflammation et vont s’user voir parfois même se rompre.

La maladie des tendons de l'épaule
La maladie des tendons de l'épaule

Il s’agit d’une maladie très courante compte tenu de la physionomie de l’arc coraco-acromial. En effet, celui-ci est rigide et agressif, particulièrement le bout externe du ligament. Il est courant que les tendons soient coincés entre la tête de l’humérus et le ligament lorsque l’on étend ou qu’on lève les bras.

 

Si ces microtraumatismes sont répétés, ils peuvent provoquer une usure prématurée de la coiffe des rotateurs et dans de rares cas, conduire à une rupture. Les activités tant professionnelles que sportives qui tendent à favoriser cette pathologie sont nombreuses.

 

La périarthrite aussi appelée tendinopathie est une pathologie fréquente puisque près d’un tiers de la population souffre de lésions dégénératives de la coiffe des rotateurs vers 50 ans. De plus, le nombre de personnes touchées augmente avec l’âge.

Signes clinique de la maladie des tendons de l'épaule

Douleur à l'épaule
Douleur à l'épaule

Les malades souffrent de douleurs sourdes à l’épaule, ces douleurs ne sont pas localisées avec précision, mais elle se situent généralement devant l’épaule accompagnant une douleur irradiante dans le bras lors des mouvements. Ces douleurs sont régulièrement nocturnes et peuvent provoquer le réveil du patient.

 

Lors de l’examen clinique, les mouvements sont généralement légèrement réduits à cause de la douleur. Cela concerne tout particulièrement l’élévation latérale ou l’abaissement. Les mouvements passifs ne sont pas limités, toutefois, il existe un arc douloureux lors de l’élévation latérale ou antérieure.

Bec acromial
Bec acromial

Lors des tests de la coiffe des rotateurs, des douleurs se manifestent. En revanche, la résistance normale permettant généralement d’infirmer une rupture tendineuse.

 

Lors des radiographies, on constate la majorité du temps une réduction de l’espace situé entre l’acromion et la tête humérale, accompagné régulièrement d’un bec acromial.

Évolution sans traitement de la maladie des tendons

Dans le cas où aucun traitement n’est réalisé, usure et inflammation vont s’accentuer, conduisant progressivement à une ulcération des tendons. La finalité étant une perforation transfixiante ainsi qu’une rupture des tendons aggravant le pronostic fonctionnel de l’épaule.

 

Les douleurs vont également augmenter principalement la nuit.

Il faudra réaliser une intervention plus longue et dont les résultats seront plus incertains.

Traitement chirurgical de la maladie des tendons

Acromioplastie
Acromioplastie

L’objectif visé lors d’un traitement chirurgical de la maladie des tendons est de réduire les douleurs, restituer au maximum les capacités motrices de l’épaule, d’agir en prévention des complications, tout spécialement une potentielle rupture des tendons, enfin, le dernier objectif est d’éduquer le malade pour prévenir les rechutes.

 

Lorsque le traitement médical échoue à corriger cette maladie, cela confirme qu’elle a évolué vers la forme chronique, une intervention chirurgicale est alors la seule solution.

 

Lors de cette intervention, une partie de l’acromion va subir une résection tout comme le ligament coraco-acromial. Il s’agit d’une acromioplastie.

 

Lors de l’intervention, les tendons seront nettoyés pour éradiquer tout inflammation. L’opération à lieu sous arthroscopie grâce à deux incisions mesurant moins de 1 cm.

Avant intervention : présence d'un bec osseux agressif
Avant intervention : présence d'un bec osseux agressif
Aprés intervention : bec osseux retiré
Aprés intervention : bec osseux retiré

Complications possibles de l'intervention

Complications anesthésiques :

 

Il n’y aucune complication anesthésique spécifique à une intervention de chirurgie arthroscopique. L’anesthésiste vous les expliquera en détail le jour de votre consultation d’anesthésie pré-opératoire.

 

Complications locales :

 

Complications vasculaires :

 

Il arrive très exceptionnellement que des gros vaisseaux (artères ou veines) soient blessés au cours de l’intervention. Les conséquences peuvent être graves. En cas de conséquences de gravité moindre, des petites veines peuvent être blessées, ce qui conduira à une hémarthrose. Il s’agit de la formation d’un hématome articulaire de l’épaule.

 

L'arthrite :

 

Il s’agit d’une infection se manifestant après l’intervention. Son incidence est rare, de l’ordre de 0,4 % de toutes les arthroscopies. Lorsque cela se produit, une nouvelle intervention est nécessaire, lors de celle-ci, un lavage arthroscopique de l’articulation sera réalisé accompagné d’un traitement antibiotique adapté.

 

Hémarthrose :

 

Il s’agit d’un épanchement de sang important accompagné de douleurs dans l’articulation.

Il arrive parfois qu’une raideur appelée capsulite rétractile de l’épaule se manifeste.

 

L'algodystrophie :

 

Il s’agit d’une décalcification de l’articulation de l’épaule accompagnée de douleurs invalidantes.

Chez la majorité des personnes touchées, la peau sera rouge, elle transpirera d’avantage, l’articulation sera plus raide et sera chaude. Cette complication n’est pas propre à la chirurgie, puisqu’elle peut se manifester sans qu’aucun acte de chirurgie n’ait eu lieu. Les femmes de plus de 40 ans semblent être plus touchées que le reste de la population.

Lorsque cette complication survient, il est nécessaire de suivre un traitement médical accompagné d’une rééducation douce. Il est d’ailleurs possible de provoquer cette pathologie lors de gestes inadaptés de kinésithérapie. Elle guérira généralement de manière spontanée. Si, chez la plupart des patients, elle guérit en quelques semaines, cela peut prendre jusqu’à 2 ans.

 

Complications nerveuses :

 

Il est possible que la région entourant la cicatrice devienne insensible, voir que des fourmillements localisés se manifestent suite à une atteinte de petits rameaux nerveux sous-cutanés. Ces sensations désagréables s’estompent avec le temps.

 

Un gonflement ou un œdème important de l'épaule :

 

Il arrive qu’un gonflement ou un œdème important de l’épaule survienne, généralement ils se résorbent lors de la première nuit après l’intervention, sans laisser de séquelles.

Hébergement

Le patient ressort de la clinique le jour même de l’intervention sans immobilisation ou plâtre.

En fonction des douleurs ressenties par le patient, il est possible d’utiliser le membre supérieur immédiatement.

 

La prise en charge des douleurs se fait en concertation avec les anesthésistes, le chirurgien et les infirmières du service.

 

Avant de sortir, le chirurgien vous prescrira les antalgiques, pansements, séances de rééducation et arrêt de travail nécessaires. Vous aurez également la date de votre prochain rendez-vous.

Votre médecin traitant recevra un double du compte-rendu opératoire ainsi qu’un courrier lui exposant l’acte réalisé et les suites post-opératoires à prévoir.

 

Après la sortie, il est important de prendre un rendez-vous le plus tôt possible avec un kinésithérapeute.

 

Vous disposerez de l’ordonnance du protocole de rééducation qui devra être douce, prudente et progressive.

Indisponibilité

Il est devient possible en général de reprendre les activités 6 semaines après l’intervention.

 

Cette reprise des activités sera déterminée à la fois compte tenu du degré d’activité physique et de la profession. Les gestes de la vie courante peuvent être repris rapidement, mais sans travaux de force.

Résultats

Il faut compter minimum 3 mois pour ressentir une amélioration remarquable de l’épaule. Aussi bien pour les douleurs que pour la mobilité.

 

Les séances de rééducation perdureront tant qu’existeront des douleurs ou une impotence fonctionnelle de l’épaule opérée.

Chirurgie de la maladie des tendons de l'épaule - Dr Givry à Dijon