La chirurgie ambulatoire et ses impératifs de prise en charge de la douleur

Perfusion pour prendre en charge la douleur
Perfusion pour prendre en charge la douleur

Dans ce chapitre, nous voulons insister sur l’origine déterminante dans les progrès accomplis récemment pour la prise en charge des patients en procédure ambulatoire et notamment grâce à une parfaite gestion de la douleur.

 

Certes, les techniques chirurgicales dont nous disposons aujourd’hui (procédures mini-invasives permettant de se dispenser d’utilisation de drains, procédés de fermeture excluant le renouvellement de pansements dans les suites opératoires, amélioration des gestes techniques et des instruments à disposition pour les accomplir, etc...) ont contribué à prendre en charge les patients en procédure ambulatoire qui, hier, étaient soumis à la contrainte d’un hébergement pendant plusieurs jours.

 

Un des éléments essentiels, notamment pour la chirurgie orthopédique qui avait la réputation d’être une chirurgie très algique, est l’utilisation de procédés qui, maintenant, permettent un management parfait de la douleur postopératoire.

Pour la chirurgie de la cheville et du pied :

Nous utilisions depuis plusieurs années des techniques très adaptées à la chirurgie dite « des extrémités » (chirurgie de la cheville et du pied) consistant à pratiquer, durant l’intervention, un véritable blocage de l’activité des nerfs responsables de la sensibilité du segment opéré par des produits anesthésiants à action prolongée. Ce procédé avait le mérite d’éviter certains effets secondaires tels que les nausées ou des sensations de malaises que certains patients ressentaient en postopératoire immédiat du fait de l’utilisation d’antalgique type opiacé. Ces blocages, malheureusement, avaient une efficacité dans le temps (6 à 12 heures).

 

Aujourd’hui, nous utilisons un dispositif qui permet de prolonger cet effet d’anesthésie totale postopératoire avec une efficacité de 3 à 5 jours. Le principe consiste à placer, dans l’espace graisseux entourant le nerf responsable de la sensibilité du segment articulaire à opérer, un très fin cathéter (Cf. photographies n°1 et n°2). Ce dernier est connecté à une réserve de produit anesthésiant stocké dans une poche dont la paroi exerce une pression positive. Cette pompe dite « élastomérique » alimente ainsi, par un débit constant et adapté, l’espace situé autour du nerf aboutissant à une complète analgésie pendant les premiers jours postopératoires.

Perfusion d'antalgiques
Perfusion d'antalgiques

Ce dispositif sera retiré très simplement (comparablement à l’ablation d’un simple cathéter) par l’infirmière au domicile du patient dès lors que le contenu de la pompe aura disparu.
Ce dispositif aboutit à une diminution très significative de la prise d’antalgiques conventionnels ou d’anti-inflammatoires. Par son action très efficace sur la douleur, il contribue à la mise en œuvre de la rééducation postopératoire immédiate indispensable à l’obtention des meilleurs résultats fonctionnels, en particulier en matière de récupération des amplitudes articulaires.

Pour les autres articulations des membres inférieurs :

Pour l’ensemble des autres interventions que nous pratiquons, et particulièrement pour les prothèses totales de genoux et de hanches, nous avons recours à une technique d’anesthésie prolongée réalisée pendant l’intervention, dans la plaie opératoire, en infiltrant les tissus d’un anesthésiant associé à d’autres produits dans le but de supprimer la douleur pendant plusieurs heures et de faciliter le 1er lever du patient, la mise en appui et la reprise de la mobilité articulaire.

Prise en charge de la douleur en chirurgie orthopédique à Dijon