L'hallux valgus

Définition

Photographie d'un pied de statue
Photographie d'un pied de statue

Connue et définie par le public comme étant le classique "oignon".

 

Cette déformation de l'avant-pied est d'une très grande fréquence, atteignant préférentiellement les femmes et volontiers de façon bilatérale.

 

L'atteinte correspond en fait à l'apparition d'une angulation entre le 1er rayon métatarsien qui s'oriente vers l'intérieur (métatarsus varus) et le gros orteil qui se décale vers l'extérieur (hallux valgus).

Dans cette pathologie, il n'apparaît pas de production osseuse anormale. Le volume de la déformation est directement lié à l'importance de l'angulation géométrique qui apparaît entre M1 et O1. Cette déformation aboutira progressivement à un véritable étalement transversal de l'avant-pied, expliquant les conséquences mécaniques qui peuvent apparaître sur l'ensemble des pièces osseuses constitutives de l'avant-pied.

 

L'hallux valgus évolue, notamment à son début, plus généralement en dehors de lésions arthrosiques importantes de la 1ère articulation métatarso-phalangienne ( MP1).Cette dernière demeure longtemps souple. En ce sens, l'hallux valgus est à différencier d'une déformation douloureuse qui s'accompagne d'un épaississement global de l'articulation avec perte de souplesse appelée hallux rigidus. Si l'hallux valgus est parfois associé à l'hallux rigidus, le traitement et le pronostic de ces deux pathologies sont très différents.

Avant pied normal de face
Avant pied normal de face
Avant pied de face avec Hallux Valgus
Avant pied de face avec Hallux Valgus

Conséquences mécaniques de l'hallux valgus sur l'avant-pied

I – Conséquences mécaniques sur le 1er rayon

 

Quelle qu'en soit l'origine intime, l'hallux valgus est défini comme la perte de la divergence normale entre le 1er rayon ( M1 ) et le rayon adjacent (R2). Ce déplacement de M1 suppose des modifications capsulaires ligamentaires et tendineuses au niveau de la MP1. Un simple bilan radiologique de l'avant-pied en appui, de face, permet d'objectiver l'un de ces bouleversements dans la physiologie articulaire normale de la MP1 (Cf radios : chapitre définition). Sur une articulation normale, les os sésamoïdes sont strictement centrés sous la 1ère tête métatarsienne.

 

Dès lors que l'hallux valgus se constitue, on observe une véritable luxation de l'appareil sésamoïdien par rapport au 1er rayon métatarsien, les sésamoïdes apparaissant comme restant solidaires du 2e rayon métatarsien. Or, les sésamoïdes sont inclus dans l'appareil tendineux fléchisseur du 1er rayon. Lors de chaque mouvement de flexion plantaire du gros orteil, par rapport à M1, les fléchisseurs travaillent selon la corde de l'arc qui se constitue du fait du métatarsus varus entre M1 et O1.

 

Cette simple analyse confirme que dès lors que la déformation apparaît, elle est auto aggravée ou auto entretenue par le mauvais fonctionnement des tendons fléchisseurs. Ce qui est vrai pour les tendons fléchisseurs l'est aussi pour les tendons extenseurs du 1er rayon.

Schéma 1 : Premier rayon normal
Schéma 1 : Premier rayon normal

Schéma 1

 

Premier rayon normal.

Sesamoïdes centré sous la tête de M1

 

Schéma 2 : Hallux Valgux.
Schéma 2 : Hallux Valgux.

Schéma 2

 

Hallux Valgux.

Sesamoïdes excentré par rapport à la tête de M1

Le travail anormal des structures tendineuses associé à la déformation osseuse explique également, dans les formes les plus évoluées, la rotation axiale du 1er orteil [ position verticale : l'ongle de la 1ère phalange est orienté vers l'intérieur (pied opposé) au lieu de regarder verticalement.

 

II – Conséquences mécaniques sur les autres rayons

 

Les contraintes mécaniques en matière de pression sur un avant-pied sont énormes, variant en fonction du poids et de l'énergie cinétique. Le 1er rayon, qui est la structure la plus développée anatomiquement est aussi celle qui absorbe proportionnellement le plus de contraintes lors de la marche. L'apparition du métatarsus varus de M1, qui définit l'hallux valgus, s'accompagne d'un accourcissement géométrique de R1 par rapport à l'axe du rayon adjacent ( R2). Lors des prises d'appui sur l'avant-pied, les sollicitations mécaniques en regard du 2e rayon deviendront plus importantes du fait d'une participation plus faible du 1er rayon qui est proportionnellement accourci par le décalage interne lié à la maladie. La 2e articulation métatarso-phalangienne ( MP2) va souffrir de cet excès de contrainte mécanique. Une distension capsulaire apparaîtra à l'origine d'une mobilité excessive allant jusqu'au déboîtement complet de l'articulation ( luxation dorsale du 2e orteil par rapport au 2e rayon).

 

Les lésions arthrosiques irréversibles de la MP2 se constitueront avec déformation de la 2e tête, rendant le repositionnement chirurgical métatarso-phalangien difficile et aléatoire. Le plus souvent l'orteil est déformé lui aussi de façon définitive ( griffe, col de cygne). L'excès de contrainte mécanique ponctuel se traduira par une altération de la qualité du capiton plantaire en regard de la zone d'appui de la MP2, aboutissant dans sa forme évoluée à la constitution d'une zone cornée ( plaque d'hyperkératose). Les conditions mécaniques à l'origine de cette manifestation cutanée expliquent la reproduction de l'hyperkératose après son abrasion par des soins locaux (soins de pédicurie).

 

Dans les formes les plus évoluées, le caractère néfaste des mécanismes de compensation pourra être observé sur les 3e et 4e rayons, aboutissant à la constitution d'un avant-pied rond.

 

III – Conséquences ostéo-articulaires

 

Les articulations métatarso-phalangiennes ne travaillant plus dans les conditions anatomiques idéales, les reports de pression expliquent l'apparition de lésions cartilagineuses au caractère définitif et qui peuvent intéresser toutes les articulations métatarso-phalangiennes. Ces dernières seront à l'origine des phénomènes d'enraidissement douloureux. Elles pourront également altérer la qualité du résultat en cas de prise en charge chirurgicale.

Étiologie de l'hallus valgus

Malgré les nombreux travaux conduits depuis plus d'un demi-siècle, l'origine de l'hallux valgus ne trouve pas de réponse satisfaisante et univoque.
Tout au plus, peut on reconnaître des "facteurs favorisants" qui peuvent s'associer pour expliquer la plus grande fréquence de survenue de cette pathologie chez certains patients. Nous énumérerons les principaux de ces facteurs. La réalité de certains relève plus de l'analyse subjective que d'une étude scientifique reproductible.

 

Il semble exister incontestablement une prédisposition ou un terrain familial expliquant la fréquence de cette affection dans une même famille, ( ascendants, collatéraux). Pour ces familles, le pourcentage d'atteinte bilatérale est très important.

 

L'examen clinique de l'avant-pied permet d'apprécier des formes d'hallux valgus évoluant dans le cadre de laxité ligamentaire excessive. Cette prédisposition ligamentaire affecte parfois de façon associée, pour le même patient, d'autres articulations ( main, épaule, genou).

 

Isolés ou associés ces facteurs peuvent aboutir à des conditions mécaniques défavorables pour la stabilité de la MP1 à long terme.

 

 

 

 

 

 

Évolution de l'hallux valgus non traité

Les quelques éléments et physiopathologiques rapportés au chapitre définition aident à comprendre pourquoi, dès lors que la déformation a pris naissance, cette dernière est globalement irréversible.

 

L'évolution s'effectue généralement par poussées correspondant anatomiquement à une aggravation des lésions ligamentaires et capsulaires. Les poussées évolutives s'accompagnent généralement d'une augmentation de la gêne douloureuse, parfois de réactions inflammatoires locales.

 

L'évolution est d'autant plus rapide que la pathologie évolue dans un contexte familial, et que le début apparaît précocement dans la vie. Un pied qui reste stable et parfaitement aligné à l'âge de 50 ans, a toutes les chances de le rester.

 

Le surmenage physique et sportif, les contraintes mécaniques excessives imposées par certaines chaussures sur l'avant-pied peuvent être à l'origine d'une évolutivité plus importante de la déformation.

 

L'évolution spontanée s'accompagne de manifestations cliniques et anatomiques qui par ordre de gravité intéresseront :

 

 

 

 

 

Signes cliniques de l'hallux valgus

Deux situations cliniques peuvent être distinguées : l'hallux valgus isolé et l'hallux valgus compliqué de déformations sur les autres rayons.

Photo d'un Hallux Valgus modéré non opéré
Photo d'un Hallux Valgus modéré non opéré

Photographie d'un Hallux Valgus peu marqué.

Photo d'un Hallux Valgus sévère non opéré
Photo d'un Hallux Valgus sévère non opéré

Photographie d'un Hallux Valgus sévère avec retentissement sur le 2e et 3e orteil.

1- Hallux valgus isolé

Plus que la modification de la forme extérieure du pied, c'est volontiers la gêne douloureuse au chaussage qui motive la première consultation. La douleur a pu être présente lorsque la déformation s'est constituée, cette dernière réapparaissant à la faveur des poussées évolutives.

 

Elle est souvent décrite par le patient davantage comme une gêne, une impression de fatigue, de contracture, d'ankylose lors de la station verticale prolongée ou à l'occasion des longues marches. Les difficultés de chaussage apparaissent avec l'accroissement de la déformation, imposant un choix sélectif et restreint des chaussures compatibles avec la forme de l'avant-pied, la chaussure se déformant au rythme de l'aggravation de l'hallux valgus.

 

Parfois l'apparition de complications cutanées à la face interne de la MP1 incitera le patient à solliciter un avis médical ( inflammation cutanée, bursite, phlyctène, fistulisation).

 

L'examen physique confirmera facilement le diagnostic en définissant le niveau de l'angulation entre le 1er métatarsien et la phalange, confirmant la conservation de la souplesse et donc l'absence d'hallux rigidus associé. S'il possède un podoscope, le médecin pourra procéder à un examen podoscopique afin d'apprécier en appui, les répartitions de pression sur l'avant-pied et en particulier au niveau du 2e rayon métatarso-phalangien. L'examen clinique du reste de l'avant-pied confirmera l'absence de lésions associées.

2 – Hallux valgus compliqué

Le patient se sait porteur d'une déformation du 1er rayon depuis de nombreuses années. Cette dernière avec le temps a pu devenir moins douloureuse, d'autant que le patient a adapté ses possibilités de chaussage à la morphologie de son avant-pied.

 

Malheureusement, une complication intéressant les autres rayons est venue émailler l'évolution. La 2e articulation métatarso-phalangienne peut être le siège d'une poussée douloureuse avec inflammation locale et surtout apparition d'une mobilité antéro-postérieure excessive, mieux visible en appui. La forme extrême aboutit à une véritable dislocation dorsale du 2e orteil par rapport au 2e rayon métatarsien. Cette situation induit, outre les difficultés de chaussage supplémentaires, une gêne douloureuse permanente qui limite la marche, malgré la prise éventuelle d'antalgique ou d'anti-inflammatoire.

 

C'est dans ces cas que l'on observe avec le plus de fréquence des déformations fixées des orteils appelées orteils en" griffes", orteils en "col de cygne", orteils en "marteau". L'étude podoscopique confirmera la présence d'un retentissement sous la forme d'hyperpression sous les têtes métatarsiennes moyennes avec larges plaques de corne ( hyperkératose). La tentative d'abrasion de ces zones d'épaississement corné s'accompagne d'une reproduction de l'hyperkératose à la même place en quelques semaines.

 

Dans les formes les plus achevées, l'avant-pied est le siège de déformation sur l'ensemble des rayons. Les articulations sont fixées par les processus arthrosiques et les dislocations articulaires (luxations invétérées). Les orteils se chevauchent, rendant le chaussage impossible.

Signes paracliniques de l'hallux valgus

1 - Bilan radiologique standard

Le simple examen clinique suffit à porter le diagnostic d'hallux valgus. Le bilan radiologique standard sera nécessaire pour préciser l'existence de lésions associées ( cartilagineuses), pour suivre l'évolution de la déformation, pour aider le chirurgien à définir la meilleure stratégie thérapeutique.

 

Le bilan habituel comprend une radiographie conventionnelle de face et de profil en appui. Il renseignera sur la longueur relative des cinq métatarsiens, sur l'importance du métatarsus varus et les conséquences de ce dernier sur l'appareil sésamoïdien.

 

Ce bilan sera essentiel pour l'analyse des articulations métatarso-phalangiennes et interphalangiennes. Il permettra de rechercher des lésions arthrosiques, des subluxations ou luxations complètes d'orteils, des pathologies associées. Lorsqu'une correction chirurgicale est envisagée, l'incidence de face en appui permet de définir avec précision le niveau de la correction à obtenir afin de rétablir l'axe physiologique entre le M1 et M2.

 

L'incidence de Güntz, souvent réalisée afin d'étudier au mieux l'articulation entre la 1ère tête métatarsienne et l'appareil sésamoïdien, ainsi que le positionnement relatif des têtes métatarsiennes ( troubles d'appui associés).

2 – Autres examens complémentaires

Prévention de l'hallux valgus

La question se pose plus particulièrement lorsqu'il existe des antécédents familiaux importants. De nombreux membres d'une même famille sont atteints par des déformations très sévères d'évolution rapide.

 

Dans la mesure où l'origine intime de la déformation demeure imprécise, compte tenu de l'auto-aggravation de la déformation dès que le métatarsus varus est constitué, (Cf chapitres précédents) les mesures préventives ne peuvent avoir qu'une efficacité toute relative dans les formes les plus sévères d'hallux valgus.

 

Aucun traitement médical ne peut efficacement éviter la constitution de la déformation ou même la ralentir. Certaines orthèses permettent d'améliorer la tolérance au chaussage et donc le confort en limitant les conflits cutanés avec la chaussure en regard des atteintes osseuses ou articulaires fixées.

 

Cependant les mesures suivantes de bon sens et d'hygiène de vie sont recommandées dans le but de limiter l'évolutivité naturelle de la maladie :

 

 

 

 

 

 

Traitement chirurgical de l'hallux valgus

I - Introduction

La chirurgie de l'avant-pied, particulièrement de l'hallux valgus, a pu bénéficier d'une mauvaise réputation au regard des premières techniques proposées. Cette chirurgie était considérée comme douloureuse, induisant une incapacité temporaire totale longue avec un pourcentage de récidive important.

 

Une analyse des erreurs du passé, une meilleure connaissance de l'origine de la maladie, les possibilités techniques actuelles sont autant de raisons qui ont contribué à redonner à la chirurgie de l'avant-pied une crédibilité à la hauteur de la chirurgie orthopédique des autres articulations.

 

La fiabilité des méthodes de correction est la conséquence du choix rigoureux de l'indication opératoire. Cette dernière tient compte des antécédents familiaux, de l'âge, de la morphologie globale de l'avant-pied, du niveau de gêne fonctionnelle, des éventuelles lésions associées.

II – Les principales interrogations des patients

Les questions les plus habituelles auxquelles les patients nous soumettent révèlent, s'il en était besoin, le niveau d'inquiétude ou de désinformation auxquels ils sont soumis. Si certaines de ces interrogations pertinentes relèvent du bon sens, en revanche, d'autres demeurent du domaine de l'irrationnel.

 

Y-a-t-il d'autres méthodes que le traitement chirurgical pour corriger la déformation ?

Si les méthodes conservatrices permettent de soulager le patient, de prévenir ou de retarder les complications infectieuses liées à l'atteinte cutanée, aucun traitement médical ne peut rétablir l'équilibre ostéoligamentaire de l'avant-pied.

 

Quel est le meilleur moment pour opérer ? Faut-il intervenir le plus tard possible ?

Les résultats médiocres obtenus par les premières méthodes proposées pour la cure d'hallux et le pourcentage important de récidive expliquent que des médecins peuvent encore déconseiller à leurs patients une prise en charge chirurgicale n'entrevoyant cette solution qu'au stade des complications ou d'intolérance fonctionnelle majeure.

Les chapitres précédents aident à comprendre pourquoi le résultat fonctionnel définitif sera meilleur lorsque la cure d'hallux valgus interviendra avant que ne surviennent les principales complications et particulièrement celles intéressant la 2e articulation métatarso phalangienne.

L'adage comme quoi il serait préférable d'intervenir le plus tard possible relève d'une attitude pour le moins peu objective, propice à ternir le résultat chirurgical final escompté, tout en alourdissant la tâche du chirurgien. En d'autres termes il y a un moment optimal pour prendre en charge les patients atteints d'hallux valgus. Il n'est pas raisonnable d'opérer des déformations peu prononcées, assez bien tolérées et sans retentissement. Il n'est pas non plus raisonnable d'opérer des patients dont le niveau de déformation est tel que le chaussage devient impossible, la consultation s'effectuant de façon résignée et contrainte dans l'espoir d'un résultat que le niveau de déformation squelettique de l'avant-pied ne permettra plus d'obtenir.

 

Faut-il opérer un ou les deux pieds dans la même séance ?

En supposant que les déformations soient bilatérales et symétriques, la question se pose de la prise en charge dans la même séance opératoire des deux avant-pieds.

Il n'y a pas à cette question de réponse univoque. Certains praticiens interviennent volontiers de façon bilatérale, d'autres sont très réticents à cette idée. Chaque attitude comporte des avantages et des inconvénients propres. Cette option thérapeutique dépendra de l'âge de l'intéressé(e), du niveau de déformation, de l'existence ou non de geste à accomplir sur les autres rayons métatarsiens.

La prise en charge bilatérale offre les avantages d'une seule anesthésie et d'une incapacité temporaire totale globale plus courte. L'intervention sur un seul pied permet d'espérer une meilleure rééducation et donc la récupération d'amplitudes articulaires à l'avant-pied plus favorables, le patient n'ayant à effectuer sa rééducation que sur un seul pied à la fois. De même, la prise en charge de la douleur post-opératoire est plus efficace. Les incidents post-opératoires liées à une prise d'appui intempestive sur l'avant-pied sont plus rares dans la mesure où sur le pied non opéré l'appui total est autorisé. Enfin, en cas de complication infectieuse, le problème reste unilatéral, alors qu'un sepsis sur une intervention bilatérale pourrait exposer à des problèmes thérapeutiques majeurs.

 

Est-ce que l'opération est douloureuse ?

Les interventions conduites bilatéralement et encadrées par des antalgiques non spécifiques avaient la réputation d'induire des douleurs post-opératoires qui généraient des algodystrophies et rendaient la rééducation précoce impossible, générant de ce fait des raideurs articulaires, notamment de la MP1.

La prise en charge moderne de la douleur ( péridurale, bloc tronculaire, analgésique majeur) a permis de diminuer de façon très importante le vécu douloureux des interventions du pied. Les progrès de la technique chirurgicale ont contribué aussi à l'amélioration du confort post-opératoire en réduisant la douleur.

 

Est-ce que la déformation peut se reproduire après traitement chirurgical ?

Ue meilleure compréhension de l'origine de la déformation de l'avant-pied a permis de développer des techniques qui prennent en considération les facteurs favorisants essentiels à l'origine de l'hallux valgus.

Cette attitude rend le choix de la technique à utiliser plus subtil mais elle permet d'adapter à chaque cas les gestes ligamentaires et osseux qui sont susceptibles de corriger en particulier les facteurs favorisants afin d'éviter la récidive de la déformation. Si le choix de la technique est déterminant, le respect des consignes post-opératoires par le patient et par son infirmière est également très important afin d'assurer le maintient de la correction durant le processus de cicatrisation ( 4 à 8 semaines).

Les principes du traitement chirurgical actuel ( Cf chapitre correspondant) expliquent le faible taux de récidive après cure chirurgicale.

 

Y-a-t-il des saisons dans l'année pour intervenir ?

A cette question il est facile de répondre que cette chirurgie est réalisable toute l'année. Le patient devra toutefois tenir compte, dans le choix de la date de son intervention, de la durée d'incapacité temporaire totale qui, avec le nombre et l'importance des déformations à traiter, varie de 6 semaines à 3 mois.

 

Après l'intervention, l'appui est –il autorisé sur l'avant-pied ? Faut-il se munir de cannes ?

L'intervention réalisée comporte le plus souvent une coupe osseuse métatarsienne ( ostéotomie). L'appui demeure possible par l'utilisation d'une chaussure médicale post-opératoire qui aboutit à la mise en charge du talon, protégeant l'avant-pied récemment opéré. Ce type d'appareillage sera au mieux toléré si le patient a fait l'effort, avant l'intervention, de s'entraîner à marcher, muni de temps à autre de cette chaussure. Si le patient se sent bien équilibré avec la chaussure post-opératoire, l'utilisation de cannes est inutile.

III – Les techniques anciennes et leurs échecs

Les résultats insuffisants dans la cure d'hallux valgus en rapport avec les premières techniques chirurgicales proposées étaient liés à la fois à une moins bonne connaissance de l'origine intime de la survenue de la déformation et à l'utilisation de moyens techniques qui ne permettaient pas d'assurer une fixation osseuse solide ( ostéosynthèse) en raison du petit diamètre des pièces osseuses.

 

 

 

IV – Les principes du traitement chirurgical actuel

Passer en revue l'ensemble des techniques chirurgicale disponibles pour assurer la correction d'un hallux valgus ne contribuerait pas à éclairer objectivement le patient.

Il semble plus intéressant de souligner les principes thérapeutiques qui sont régulièrement reproduits dans ce type de chirurgie, principes généraux qui sont inclus sous des noms de techniques différents. Rappelons que plusieurs gestes ligamentaires et osseux pourront être mis en œuvre de façon associée ou combinée en tenant compte de chaque cas et en particulier des principaux facteurs anatomiques qui semblent avoir induit la survenue de la déformation.

 

Ainsi, le plus grand nombre des chirurgiens du pied s'accorde à respecter et à reproduire dans la mesure du possible, les principes suivants :

 

 

 

 

 

Os pied Os pied Os pied

Survolez l'image pour découvrir l'animation schématique du principe de la correction de l'Hallux Valgus

 

L'exemple radiologique suivant traduit les gestes osseux effectués dans la perspective d'aboutir à l'obtention simultanée des principaux objectifs : rétablissement de la divergence physiologique entre M1 et M2, recentrage des sésamoïdes, conservation de la 1ère articulation métatarso-phalangienne.

 

Cliquez sur ce lien pour découvrir l'animation schématique du principe de la correction de l'Hallux Valgus

Hallux valgus pied gauche avant intervention
Hallux valgus pied gauche avant intervention

Avant opération

Hallux valgus pied gauche après intervention
Hallux valgus pied gauche après intervention

Après opération

 

 

Radio d'une incidence de Güntz avant et après intervention

Radio d'une incidence de Güntz avant intervention
Radio d'une incidence de Güntz avant intervention

Avant opération

Radio d'une incidence de Güntz après intervention
Radio d'une incidence de Güntz après intervention

Après opération

Radiographie gauche 1 an post opératoire, droit pré-opératoire
Radiographie gauche 1 an post opératoire, droit pré-opératoire

Gauche : Résultat radiologique à un an du traitement chirurgical (sésamoïde centré sous la tête de M1, restitution du parallélisme M1/M2)

 

Droite : Pied opposé du même patient avant intervention (sésamoïde excentré par rapport à la tête de M1, divergence entre M1/M2)

V – Modalités pratiques de prise en charge chirurgicale

a. phase opératoire et post-opératoire précoce

 

Dans la grande majorité des cas, cette chirurgie peut être conduite à la faveur d'un hébergement très bref, ou en ambulatoire, procédure dans laquelle le patient admis le matin, regagne son domicile le jour de son opération.

 

 

 

 

 

 

b. phase post-opératoire secondaire et surveillance

 

 

 

 

 

Complications post-opératoires

Une liste de complications possibles est ici énumérée. Il convient de faire la part des choses entre les complications techniques de l'hallux valgus proprement dit et les séquelles intéressant généralement les autres articulations liées à une prise en charge trop tardive et ayant abouti à des atteintes arthrosiques irréversibles que la chirurgie pourra éventuellement atténuer mais jamais guérir complètement.

 

 

 

 

 

 

 

Les résultats post opératoires de la chirurgie de l'hallux valgus

Très beau cas de Hallux Valgus droit opéré et gauche à opérer.
Très beau cas de Hallux Valgus droit opéré et gauche à opérer.

Très beau cas de Hallux Valgus droit opéré et gauche à opérer.

Radio d'un Hallux Valgux sur les deux pieds avant intervention.
Radio d'un Hallux Valgux sur les deux pieds avant intervention.

Radio d'un Hallux Valgux sur les deux pieds avant intervention.

Radio après l'opération de l'Hallux Valgus corrigé sur le pied droit
Radio après l'opération de l'Hallux Valgus corrigé sur le pied droit

Radio après l'opération de l'Hallux Valgus corrigé sur le pied droit

L'augmentation rapide du nombre des patients traités pour hallux valgus témoigne de façon objective des progrès importants effectués en chirurgie de l'avant-pied.

 

Plus que pour la motivation esthétique, c'est l'intolérance fonctionnelle caractérisée par la douleur et les difficultés de chaussage qui incite le patient à envisager une solution chirurgicale. Le chirurgien dispose actuellement d'un grand choix de techniques qui permet de faire face à toutes les différentes situations que représente chaque patient qui devra bénéficier d'un traitement chirurgical.

Photos d'un hallux valgus avant l'opération
Photos d'un hallux valgus avant l'opération

Photos d'un hallux valgus avant l'opération

Si les impératifs de restitution anatomique du 1er rayon ont été restaurés par le geste chirurgical entrepris, le risque de récidive à long terme est très réduit. En revanche, dans l'hypothèse inverse, la récidive est toujours possible.

La cure d'hallux valgus permet d'aboutir à une sédation des douleurs avec des possibilités de chaussage normalisées. Cette chirurgie est compatible avec la reprise d'activités sportives contraignantes.

 

Les patients décrivent parfois la notion d'un retentissement favorable sur d'autres articulations qu'il s'agisse des membres inférieurs ou de la colonne vertébrale. Cette amélioration demeure le plus souvent difficile à expliquer par une analyse médicale rationnelle.

 

Le résultat fonctionnel est le plus souvent superposable à l'amélioration de l'aspect esthétique de l'avant-pied qui a bénéficié d'une prise en charge chirurgicale.

Photo d'un Hallux Valgus après opération
Photo d'un Hallux Valgus après opération

Sur cette photo :

- Résultat après intervention pour Hallux Valgus Gauche.

- Déformation avant traitement de l'avant-pied droit du même patient.

Radio postopératoire pied droit corrigé et pied gauche avant la correction
Radio postopératoire pied droit corrigé et pied gauche avant la correction

Radio postopératoire pied droit corrigé et pied gauche avant la correction

Hallux Valgus opéré sur le pied gauche et pied droit avant l'intervention.
Hallux Valgus opéré sur le pied gauche et pied droit avant l'intervention.

Hallux Valgus opéré sur le pied gauche et pied droit avant l'intervention.

Chirurgie de l'hallux-valgus du pied - Dr Joël Mirbey à Dijon